Tout savoir sur le vin orange !

Le vin est généralement catégorisé en 3 couleurs : rouge, blanc, rosé. Mais il y a dans cette classification un méconnu, à la robe bien distinctive : le vin orange ! Hypnotisant, surprenant … Il éveille la curiosité et donne envie de s’y intéresser d’un peu plus près.

Bien que sa côte de popularité soit récente, il existe pourtant depuis des milliers d’années et son histoire remonte tout simplement … à l’histoire du vin en lui-même.

C’est en Géorgie, en Slovénie, mais aussi dans les zones frontalières du nord de l’Italie, que l’on retrouve les premières traces de vinification et des pratiques de macération de vin blanc en amphores enterrées. Ces méthodes traditionnelles intéressent aujourd’hui de plus en plus de vigneron.ne.s, qui souhaitent à leur tour avoir produire un jus orange.

Difficile à vérifier, mais du côté de la France, il semblerait que les techniques de macération sur raisins blancs font partie des traditions viticoles alsaciennes. Paraît-il qu’on en fait depuis toujours ! Et c’est vrai que les cépages locaux s’y prêtent bien.

 

Comment est fait le vin orange ?

On peut souvent entendre que « le vin orange est un vin issu de raisins blancs vinifiés comme pour un vin rouge ».

Mais, c’est-à-dire ?

Pour faire du vin blanc, on pratique généralement ce que l’on nomme la presse directe. Il s’agit de presser les grains ou les grappes entières et d’en extraire uniquement le jus, sans aucun contact avec les peaux.

Le vin orange, lui, est le résultat de raisins macérés entiers (on parle de macération pelliculaire) : avec leur peau, leurs pépins, et parfois même encore leur rafle. On extraie donc du tanin, ce qui donne des vins plus structurés, qui penchent davantage vers le fruit mûr. C’est ce processus qui donne cette couleur si caractéristique, mais aussi son goût, à ce qu’on appelle le vin orange.

Pour mieux comprendre le mécanisme, petit point technique avec la mise en lumières de 3 éléments essentiels qui vont déterminer le profil du vin, (qu’ils soient d’ailleurs ou non travaillés en macération) :

  • Les polyphénols - Ce sont des substances naturellement présentes dans les raisins, ils sont responsables d’une bonne partie de la saveur des vins. Plus la macération sera longue, plus ils seront présents. Un même cépage travaillé selon plusieurs méthodologies de macération ne donnera donc pas du tout le même résultat.
  • Les anthocyanes - Ils peuvent être apparentés à des pigments végétaux, surtout présents dans la peau, ce sont eux qui donnent leur couleur aux vins. Certains cépages en sont plus ou moins chargés, on devine donc que la couleur n’est pas forcément révélatrice de puissance. Un gewurztraminer en macération aura une couleur très vive, ce qui ne sera pas nécessairement le cas avec un chardonnay par exemple, qui présentera une robe plus douce.
  • Les tanins - Ils sont présents dans la peau, les pépins, les rafles ; la macération permet de les extraire et font ressortir une sensation d’astringence. C’est la raison pour laquelle on parle beaucoup d’eux dans le vin orange ! En même temps, ils sont grandement responsables de la sensation en bouche si atypique qu’on leur attribue. Mais là encore, à chaque raisin son tanin !

Concernant le temps de macération, il varie ! Tout dépend de la méthodologie (en amphore, en jarre, en cuve, …) de la sensibilité de la/du vigneron.ne, et du résultat voulu.

 

Quels cépages pour le vin orange ?

A priori, tous les cépages peuvent s’y prêter, et on l’a compris, chacun va réagir différemment à la macération, il est donc difficile d’apporter une réponse définitive.

Pour autant, on a pu remarquer que certains sont sublimés s’ils sont vinifiés de cette façon. C’est le cas de cépages puissants et aromatiques, qui peuvent parfois être indigestes sur des vinifications classiques. La macération les rend plus faciles à dompter, et plus équilibrés.

Pour en citer quelques-uns, nous avons déjà évoqué l’Alsace, et c’est vrai que des Gewurztraminer ou Muscat travaillés en macération donnent des bombes de vins !

A l’étranger, on peut lorgner sur les cépages géorgiens comme le Rkatsiteli ou Mtsvane ou alors miser sur des Vitoska ou Malvasia que l’on peut trouver en Slovénie ou dans la région italienne du Frioul.

 

Quel goût a le vin orange ?

Comme toujours dans le vin, il est difficile de donner une réponse linéaire à « comment ça goûte ». Il y a autant de cépages, de terroirs, de façons de travailler sa vigne, de manières de vinifier que de vins existants, et donc de goûts différents.

Pour autant, nous pouvons dire qu’avec le vin orange, on s’échappe des standards habituels. N’en déplaise à celles et ceux qui sont attaché.e.s à des normes conventionnelles : on sort des cases !

Aussi, on retrouve quelques caractéristiques communes facilement identifiables. Déjà, le vin orange, nous l’avons dit plus haut, c’est un vin de macération. On y retrouve donc du tanin, ce qui donne de l’astringence, de la structure et du corps au vin.

On peut également attribuer aux vins orange des notes allant des fruits exotiques (ananas, mangue), aux fruits à noyaux (abricot), en passant par les agrumes (orange). Et ce sont des vins à fort caractère, plutôt puissants et gourmands, qui ne laissent pas indifférents ! Quand on découvre le vin orange, on ne l’oublie pas, il est plutôt addictif et ça a ce goût particulier de reviens-y.

Ce sont des vins qui ne doivent pas être dégustés trop frais pour en apprécier tout le potentiel et la richesse.

 

La place du vin nature dans tout ça ?

Le vin orange -ou vin blanc de macération- a la côte auprès des amoureux du vin nature !

On l’a dit, il est loin d’être nouveau ! Il est même relié à une tradition très ancienne.

Mais ce sont les vigneron.ne.s de la frange nature qui lui ont (re)donné une place d’honneur.

Pourquoi ? Peut-être parce que la vinification et la dégustation de vin nature permettent d’ouvrir des portes, de casser des codes, de s’extraire de l’attendu. Avec le vin naturel, on est loin de la contrainte du cahier des charges des appellations, donc on expérimente !

Et avec le vin orange, ça c’est sûr, on peut surprendre ! On offre à nos papilles des saveurs inédites, on est dans une philosophie de découverte et d’expérimentation.

Techniquement aussi, la macération pelliculaire a ses avantages :

  • Elle augmente considérablement la population de levures indigènes et permet une meilleure fermentation alcoolique sans recours à un levurage. Cela peut donc s’avérer précieux si la nature n’est pas dans ses meilleures conditions pour assurer ce job …
  • Les tanins ont des propriétés antioxydantes, qui empêchent le développement de bactéries et rendent les jus plus résistants. On le sait, nos vigneron.ne.s se passent de sulfites et toute autre chimie antiseptique. La macération, c’est donc aussi un moyen de protéger certaines cuvées qui pourraient s’avérer plus fragiles.

Plein de raisons de convaincre nos vigneron.ne.s de talents à tenter l’aventure orange !

Côté consommateurs, aujourd’hui, la demande est forte. Bien que dans la « hype », le vin orange reste nouveau, on en a forcément moins bu que des rouges, des blancs, des rosés, on veut donc encore découvrir et être surpris.

 

De notre côté, on est séduits ! On a une belle petite collection à proposer, venue des 4 coins de la France, des cuvées nées des mains des talentueuses et talentueux vigneron.ne.s avec qui nous collaborons.

Et on ne compte pas s’arrêter là, donc pensez à jeter un coup d’œil aux nouveautés que nous proposons, et n’attendez plus pour passer à l’orange !